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Pluton

Pluton est traditionnellement en affinité avec l’élément Eau, le signe du Scorpion, la couleur noire et le plutonium. Il signifie la force, la continuité dans le changement ; il est au début et à la fin de toutes choses ; c’est une fonction de renouvellement, un principe créateur. Il représente dans un thème les valeurs d’angoisse et toutes les activités destructrices ou constructives qui s’exercent à l’intérieur de soi ; c’est un facteur de régénérescence, de crises et de bouleversements.

Il symbolise l’instinct de conservation, les destructions nécessaires pour que du neuf puisse surgir. Il règle les fonctions d’élimination. D’un point de vue psychologique, il incite à l’engagement mais témoigne parfois de tendances suicidaires. Il présume aussi bien un formidable pouvoir de récupération que des tendances dépressives. Dans la mythologie, Pluton n’a pas bonne réputation. Dieu des Enfers, il règne en maître incontesté.

Son royaume est si terrible qu’il ne vient à personne l’idée de le lui disputer. Paradoxalement, Pluton est un dieu de justice. C’est toujours sans émotion, en toute impartialité, qu’il juge des bonnes et des mauvaises actions, détruit les pécheurs et honore les vainqueurs. Pluton est objectif, implacable avec lui-même comme avec les autres, et très secret : sa main droite ignore souvent ce que fait sa main gauche, ou semble l’ignorer. La marque de Pluton sur un signe fait toujours question. A son allure, très lente, Pluton dans ce siècle n’a été ou ne sera qu’en Gémeaux, Cancer, Lion, Vierge, Balance, Scorpion et Sagittaire.

En Gémeaux, Pluton n’admettait que ses propres règles et exerçait sa censure sur les mœurs et les esprits. C’était la fin du xIxe et le début du xxe siècle, la découverte de l’inconscient et la naissance de la psychanalyse, la division des sciences et des spiritualités, puissances de l’esprit.

En Cancer, Pluton a vu le triomphe des nationalismes : retour aux valeurs traditionnelles de la nature, du clan et de race, puissances de l’imaginaire. C’était la première guerre mondiale.

En Lion, Pluton représentait un temps déraisonnable : le temps des holocaustes et des brasiers atomiques. C’était la deuxième guerre mondiale et la naissance de la génération de 68 : un peu mégalomane et très contestataire.

En Vierge, Pluton aiguise l’instinct de conservation et préside à toutes les décolonisations. C’était, à l’avant veille des années soixante, la naissance du rock, et, à la fin, le retour à la nature : hippies en fleurs et inspirations communautaires, libération des mœurs et démocratisation à tous crins de la mode et des loisirs.

En Balance, Pluton donne le goût des amours clandestines, des amitiés secrètes et des sentiments complices. Mais c’était aussi le temps des énergies en crise, de l’inflation, des détournements d’avions et des terrorismes : période de déséquilibre, de bouleversement des alliances, de changements, de rotations et d’alternances.

En Scorpion, Pluton figure déjà pour longtemps le choc de la modernité. Finie la crise, bonjour les mutations. Le prix à payer sera sans doute très lourd : la fin des illusions et des dinosaures de l’économie, c’est aussi bien le triomphe des individualismes que des monopoles.

En Sagittaire, Pluton sera, espérons-le, un nouveau monde, une terre inconnue en terrain connu, une abolition de toutes les frontières entre le Ciel et la Terre, les États et les peuples, les hommes et les femmes. Et l’on assistera à la réunion des sciences et des spiritualités. C’est ça ou l’apocalypse. A nous de choisir.