Il est en permanence sur la brèche du désir : le sexe pour credo même quand il nie le plaisir. Plus souvent qu’un autre dans le tout ou rien, la frénésie sexuelle ou l’ascétisme le plus absolu.
A la recherche du plaisir, il lui semble toujours un retard irrattrapable. Ses désirs l’obsèdent tant qu’il n’arrive pas à les satisfaire, le dépossèdent de lui-même lorsqu’il les satisfait. Ses fantasmes le hantent : il les oublie en les réalisant.
Toujours en deçà ou au-delà de ses propres désirs, il éprouve souvent plus de joie à l’attente qu’à la satisfaction. Indifférent si on est trop facile, il préfère quand on le fuit. Voulez-vous le fasciner ? Devenez un fruit défendu. Voulez-vous le séduire ? Dérobez-vous. Il a besoin de vous perdre à chaque instant pour mieux vous garder, pour mieux vous aimer.
Ses conceptions sentimentales sont naturellement très tourmentées, ses relations plus ou moins sado-masochistes. En chaque Scorpion sommeille aussi un Dostoïevski qui avouait : « le plus grand amour est celui qui fait le plus souffrir ». Il y a là un peu du satyre, un peu du ‘martyre.
Amour-passion, amour-haine, lui est un rêve macho, il faut être sorcière pour l’apprivoiser, elle, une femme fatale : il faut être mage pour partager ses enchantements.