Lorsque petite je me retrouvais « enfermée » dans le jardin parce que maman et papa jouaient à cache-cache dans la maison, je me surprenais à rêver qu’un vilain petit lutin venait me tenir compagnie. Quand ma méchante copine me plantait juste avant la récré pour aller rejoindre mon autre pas bonne copine, le nombre de claques que je leur envoyais par la pensée dépassait de plusieurs zéros toute la table de multiplication.
Maintenant que je suis (enfin je crois) une grande fille, je me réjouis dès qu’approche la fin du mois d’octobre, la Toussaint, une fête sainte et le jour des Défunts où nous rendons hommage à nos chers disparus… justement !
Halloween, fête païenne, gros prétexte commercial … (et pas bon pour les enfants toutes ces diableries ! ) … reste un événement que beaucoup de petits et de grands préparent et fêtent avec beaucoup de joie. Elle aurait des vertus thérapeutiques capables d’exorciser nos démons et nos peurs les plus cachées.
Célébrée par les celtes il y a plus de 2500 ans, la fête d’Halloween (Le Samain en celtique) s’est trouvée à travers les temps détournée de son véritable sens. Elle n’est en rien satanique (sauf pour certains culs bénis qui confondent encore le diable et les fantômes).
Elle est, comme le lendemain de la Toussaint, une célébration en l’honneur des disparus, mais en version païenne, les morts et les vivants se saluant ailleurs que dans un cimetière …
Dans le calendrier gaulois, le 31 octobre marque la fin de l’été et le début d’une nouvelle année. Le froid s’installe, les nuits se rallongent, la nature se meurt offrant sa dépouille à la terre. Le moment est propice au contact avec les disparus, considérés par les celtes comme des âmes supérieures capables de guider les vivants vers plus de sagesse.
Le Samain célèbre donc le nouvel an celtique et honore les ancêtres. Jusqu’à ce 1er novembre 837 où le pape Grégoire IV déclare ce jour comme étant la fête de tous les saints de l’église catholique. Et pour éviter toute confusion avec le Samain, qui est une fête païenne, l’église fixera au 2 novembre le jour des Défunts, deux cent ans plus tard.
Nos voisins anglo-saxons ont gardé leur Halloween et les irlandais l’ont emmené avec eux dans leurs voyages outre-atlantique. Le folkore s’est développé autour de Jack la citrouille et les légendes urbaines attachées à Halloween sont typiquement made in USA et c’est bien ça qui en fait son succès.
Et n’en déplaise aux rabat-joie et autres tristounets, avec Halloween ou sans Halloween, il y aura toujours des tarés sataniques et sanguinaires, (et qui ne prennent pas forcément belzebuth comme prétexte à leur démence, mais parfois leur propre dieu…).
Et confier ses fautes au petit esprit de la forêt plutôt qu’à monsieur le curé relève du même noble sentiment : devenir meilleur.