« Tout est né de l’eau, tout est conservé par l’eau. Océan, prête-nous ton éternelle action… C’est de toi que découle la fraîcheur de la vie ! »

Avec le signe des Poissons, douzième et dernier signe du zodiaque, la vision humaine s’élargit. Tout se fond et se confond, le connu et l’inconnu, le fini et l’infini… alors qu’à l’horizon ciel et mer se rejoignent afin de parvenir à une vision cosmique.

Dans le monde marin, le moindre battement de nageoire déclenche une onde imperceptible. Signe des profondeurs aquatiques, où tout commence et où tout finit, les Poissons représentent l’aboutissement, mais qui ne sera atteint qu’après une multitude de détours mystérieux et de résonances infinies.

A travers tous les mythes, le signe des Poissons est associé à la naissance, à la restauration cyclique et à l’évolution de l’âme humaine. Dans les légendes grecques, les dauphins transportaient les défunts vers les îles de la vie éternelle et Poséidon, le dieu de la Mer, était accompagné de deux d’entre eux, symbolisant les deux pôles de la dualité existentielle. Le mot dauphin comporte d’ailleurs la racine grecque delp qui signifie utérus, matrice, d’où l’étroite relation entre le poisson et l’eau, matrice du monde.

Dans la mythologie hindoue, Manou (homme en sanscrit) vit un jour un petit poisson qui frétillait au bord d’une rivière. Il le saisit mais celui-ci le supplia de lui laisser la vie sauve. Alors Manou le mit dans un vase. Mais le poisson grandit dans la nuit, il le transporta donc dans un lac. Et comme le poisson n’en finissait pas de grandir, Manou dut se résoudre à le rendre à la mer. Ce poisson, qui n’était autre que l’avatar de Vichnou, dieu de la Lumière, offrit à Manou un bateau qui permit à ce dernier de sauver, lors du Déluge, toutes les espèces vivantes de la Terre. Et le dernier survivant de la Mer apparut à Manou tout en or avec une corne. Cette corne n’est pas sans rappeler la licorne qui accompagnait la Vierge sur certaines tapisseries du Moyen Age. La Vierge, signe opposé et complémentaire des Poissons, est donc en étroite relation avec ce signe.

Mais qu’il soit Dieu Sauveur, Dauphin Sauveur ou, comme disait Jung, « le premier grand sacrificateur et le premier prêtre », dans de nombreuses religions et légendes, c’est un poisson qui apporte la Révélation.

Le signe des Poissons est gouverné par Jupiter, mais surtout par Neptune, planète de l’imaginaire, de l’illusion et de l’immatérialité. Ce duo de planètes confère aux personnes nées sous ce signe une personnalité expansive et optimiste mais dont la vision de la réalité est toujours un peu brouillée. Leur existence est souvent vécue sur un plan métaphorique et poétique, ce qui les rend capables d’appréhender la vérité absolue de la vie. Globalement, l’individu Poissons cherche à combiner toutes les forces correspondant aux différents plans métaphysiques de l’existence : physique, émotionnel, mental et spirituel afin de mettre en pratique des idées évolutionnistes. Les Poissons étant reliés à la tranche d’âge 77-84 ans, ils se permettent de vivre comme s’ils dérivaient sereinement vers des limbes merveilleuses où tout semble possible.

Signe mutable et féminin, les Poissons sont reliés à la 12ème Maison, domaine de la clairvoyance, de la perception extrasensorielle, de l’évasion mais aussi de la soumission, de la solitude, de l’empathie et de la souffrance infligée à soi-même. La Maison XII est également le secteur de l’invisible, du secret et du mystère.

Le signe des Poissons symbolise la conception yin-yang de l’univers. Les deux poissons étant les totems d’Eros et d’Aphrodite, l’alpha et l’omega.

Les Poissons en mode yang

Autodidacte et individualiste, le Poisson yang avance à son rythme, sans douter ni céder aux pressions. Ne faisant aucun effort particulier pour réussir dans la vie, il est toutefois capable d’une totale abstraction, agissant selon sa propre volonté sans se laisser distraire.

Rarement déstabilisé par les problèmes émotionnels ou psychologiques, l’homme Poissons a tendance à rejeter certains événements de son passé s’il estime au plus profond de lui qu’ils ne correspondent en rien à l’image qu’il se fait de lui-même. Son âme de poète un peu dissolu lui permet de créer son propre monde et, au besoin, une nouvelle identité.

Nonchalant et candide, le Poisson yang perçoit les réalités qui pourraient lui être imposées de façon très subjective. Avec lui les limites et les obstacles de la vie ne sont pas éliminés mais ignorés, voire méprisés ; il laissera les choses se dissoudre comme si le simple fait de les oublier allait les faire disparaître d’un coup de baguette magique. D’ailleurs Neptune, la planète maîtresse du signe des Poissons, représente le Principe de la Dissolution.

Résolu et déterminé lorsqu’il s’agit de faire coïncider ses rêves avec la réalité, l’homme Poissons ne s’embarrasse dans ce cas d’aucun scrupule ; pour lui désir et ambition sont des sentiments tout à fait impersonnels, émanant d’un plan universel. Cet état d’esprit le rend souvent redoutable en affaires en raison d’une absence totale de peur devant l’adversité.

Bienveillant, tolérant, voire paternaliste, le Poisson yang est toujours déconcerté par le côté trop humain de ses semblables et surtout par leurs manigances – même si, inconsciemment, il est également très doué pour manipuler les autres. Et ses sourires rassurants et complices devant les débordements de son entourage seront toujours teintés d’une certaine condescendance.

Contrairement à son homologue féminin, l’homme Poissons n’est pas rêveur, ni sentimental. Il aurait plutôt tendance à se laisser dériver dans ses désirs, non sans une certaine lucidité lui permettant de transposer ses actions dans la réalité.

Considéré comme l’homme le plus gentil du zodiaque en raison de son caractère paisible, le Poisson yang est souvent très entouré. Rarement machiste, il attire très facilement la gent féminine. Grâce (ou à cause) de son charme, de sa voie douce et de ses manières assez suggestives, les femmes sont souvent intriguées par ce qu’elles pensent être, à tort, des avances pressantes. En fait, l’homme Poissons peut être intensément captivé par une personne sans qu’il s’ensuive nécessairement une merveilleuse amitié ou une histoire d’amour. Par ailleurs, il possède un don unique pour percer la personnalité de quelqu’un et jouer avec son esprit.

L’homme Poissons est indépendant, en particulier vis-à-vis du noyau familial, ayant coutume d’aller et venir comme bon lui semble et même de découcher pendant plusieurs jours. Aussi, une éventuelle compagne devra avoir la patience d’une sainte voire d’une martyre et être de surcroît une excellente comptable, car le rapport que le Poisson yang entretient avec l’argent est tout sauf rationnel.

Ce besoin d’indépendance que le Poisson yang cherchera à préserver toute sa vie lui fera rechercher, inconsciemment ou non, des femmes plus âgées, qui seraient, d’après lui, plus aptes à supporter ses fréquentes escapades. C’est en partie pour cette raison que l’homme Poissons subit fréquemment des pressions maternelles et ce, quel que soit l’âge de sa partenaire.

Les natifs des Poissons ont une conception de l’amour tournée vers l’universel, avec une préférence marquée pour les plus malheureux. Il n’est donc pas rare que le Poisson yang soit attiré systématiquement par les femmes de mauvaise vie, les plus dévergondées et/ou les plus malmenées par l’existence, qui, selon lui, seraient dépourvues d’ego et de prétentions et qu’il pourrait sauver en les ramenant sur le droit chemin. L’homme Poissons est persuadé que l’âme d’une femme reste toujours pure, quoi qu’elle fasse ou ait pu faire par le passé.

En vérité, l’homme Poissons recherche l’amour inconditionnel, dénué de tout intérêt pour les apparences ou les possessions, et il semblerait qu’il soit un des hommes les plus doués pour deviner ce qui se cache derrière un joli physique. Mais cet amour universel peut aussi paraître bien cruel aux yeux d’une partenaire aimante, car il semblerait que le Poisson yang, lui, ne tombe jamais amoureux. Sa façon d’aimer est si distante et si dénuée de toute attente qu’elle passe inévitablement pour de l’apathie.

Même le sexe ne semble pas avoir d’emprise sur lui… Et c’est pour toutes ces raisons que leurs partenaires ne peuvent se fier à aucune règle tout en se sentant obligées de changer sans cesse de comportement afin de maintenir un lien avec un être aussi insaisissable que l’individu Poissons. Et il est vrai que la sexualité n’intéresse pas vraiment le Poisson yang. En tant qu’archétype d’Eros, rien ne le choque, mais rien ne le fascine non plus dans ce domaine car il considère toute expérience sexuelle d’un point de vue extérieur. Pour lui, l’érotisme fait partie intégrante de l’existence et n’est en rien exceptionnel. En tant « qu’esprit pur » il a appris, dès son plus jeune âge, à transcender sa libido !

Les Poissons en mode yin

Incarnation yin dans toute sa puissance, la femme Poissons représente un paradoxe à elle toute seule. A la fois vice et vertu, victime et gagnante, elle rassemble, en quelque sorte, toutes les caractéristiques féminines contenues dans l’ensemble du zodiaque. Impressionnable et sensible, elle se laisse rapidement submergée par ses émotions. Côtoyer une femme Poissons est sans aucun doute une expérience cathartique. Riche de toutes ses contradictions, pouvant être adorable et détestable l’instant d’après, le Poisson yin, telle une sirène séduisante et enchanteresse, peut être difficile à cerner, tout dépend de sa capacité à infiltrer et canaliser les petites voix intérieures de ceux et celles qu’elle rencontre et de ses intentions conscientes ou inconscientes, à leur égard.

Ayant une vision double et des attaches à la fois avec le monde spirituel et le monde matériel, le Poisson féminin perçoit en quelque sorte les deux côtés des choses. Le signe des Poissons incarne la sympathie universelle et de ce fait, préhension et compréhension affectives l’emportent bien souvent sur l’analyse lucide et froide. Mais c’est justement cet abandon, ce flottement et, d’une certaine manière, ce détachement de l’ego qui peuvent rendre la femme Poissons vulnérable ou, au contraire, dangereuse. Fondamentalement désintéressée, elle est souvent plus sensible aux malheurs des autres qu’à ses propres déboires. Sa générosité manque parfois de discernement et elle risque de s’apercevoir un peu tard qu’elle s’est faite « avoir ». Aussi, lorsqu’elle se rebiffe, c’est à contre-courant.

Le Poisson yin a, pourrait-on dire, les défauts de ses qualités. Fantasque et influençable, elle se fond dans une ambiance qui lui est favorable ayant besoin d’être utile aux autres, mais prendra la fuite dès qu’elle se sentira mal à l’aise, laissant tout en plan. Cependant, et à l’image de son signe, elle sait parfaitement « nager en eaux troubles » et parvient à se tirer d’affaire dans des situations embrouillées.

Beaucoup de femmes Poissons possèdent une forte médiumnité mais, comme toutes les personnes influencées par Neptune et/ou la 12ème maison, elle devront être vigilantes pour ne pas céder aux rêves éveillés incluant : paradis artificiels, charlatans en tous genres, amours imaginaires … L’acceptation passive et la dépendance liées également à cette maison peuvent entraîner certaines anxiétés et phobies qui pourront être combattues par une prise de conscience et la pratique d’un art. D’ailleurs, de nombreux individus Poissons sont des artistes mystiques.

Toute l’existence amoureuse de la femme Poissons repose sur des bases irrationnelles.

Fusion quand l’amour pour elle prend une valeur d’infini et d’éternité. Communion sans fin et sans limites où l’âme et le corps se donnent totalement, pouvant l’entraîner jusqu’à l’extase à travers le don de soi, mais toujours dans une dimension mystérieuse, à valeur d’envoûtement, voire de sacrifice.

Confusion parfois car la femme Poissons a besoin d’être adulée, un peu à la manière d’une muse, poussant loin le mystère sur ses désirs et ses motivations. Il faut dire que sa vision sur les choses de l’amour est tout sauf simple. Dès son plus jeune âge, le sexe l’effraie, tout bonnement. Et encore une fois elle se retrouve en pleine contradiction, se sentant tout autant attirée que repoussée par les hommes virils et machos et tombant presque toujours amoureuse de jeunes garçons fragiles à l’identité sexuelle ambiguë. Sensible aux stéréotypes et facilement offusquée par le manque de délicatesse de certains hommes trop rustres, le Poisson yin se comporte souvent comme une princesse puritaine et risque, de ce fait, de se complaire dans les relations platoniques.

La femme Poissons est exigeante et difficile à satisfaire, sur tous les plans. A l’image de son archétype, la déesse triple Aphrodite, et du symbole clairement phallique qu’est le trident de Neptune, l’homme idéal pour le Poisson yin serait celui capable de combiner les trois aspects de la masculinité, à savoir : un tiers homme-objet, un tiers homme fortuné, un tiers homme bestial… Et ce compagnon parfait devrait être, de surcroît, sensible, serviable et viril sur le plan sexuel.

Tout comme son homologue masculin, le Poisson yin n’est pas une passionnée du sexe. Elle préfère l’érotisme, aussi bien dans la littérature que lors de conversations entre amis. Toutefois, et toujours à la mesure de sa nature paradoxale, la femme Poissons est capable de vivre une expérience sexuelle très forte car, de tous les domaines hautement subjectifs pour elle, celui-ci est le seul pour lequel elle est entièrement objective.

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