L’hormonothérapie ou Traitement Hormonal Substitutif (THS) est l’apport d’hormones féminines, les œstrogènes et la progestérone, et parfois de testostérone. L’œstrogène et la progestérone sont produites par les ovaires de la femme durant la période de reproduction.
À la ménopause, les niveaux de ces hormones chutent de façon spectaculaire, jusqu’à la période de post-ménopause où de petites quantités de chacune de ces hormones sont produites par les glandes surrénales au lieu des ovaires.
La testostérone est produite par les glandes surrénales et les ovaires. La diminution progressive du niveau de cette hormone au moment de la ménopause entraîne souvent une baisse d’énergie et de la libido.
Comment se prescrit un THS ?
L’œstrogène seul est prescrit chez les femmes ayant subi une hystérectomie. Pour les femmes ayant toujours leur utérus, l’œstrogène seul peut irriter les cellules qui tapissent l’utérus provoquant un risque accru de cancer de l’endomètre. Ce risque est réduit en associant progestérone et œstrogène.
La progestérone synthétique, connu sous le nom de progestatif, est prescrite sous forme de comprimés ou de patch. La progestérone naturelle existe sous forme de crème ou micronisée mais ce procédé doit d’abord être traité chimiquement avant d’être assimilé par l’organisme.
Les Œstrogènes peuvent être prescrits de différentes façons :
- Comprimés en prise quotidienne
- Patchs à changer une à deux fois par semaine
- Gel à appliquer en massage sur la peau tous les jours
- Implants, insérés sous la peau, chacun ayant une durée de vie de quatre à six mois
- Injections (prescription peu courante)
- Crèmes, ovules ou anneau à appliquer localement à l’intérieur du vagin
Les doses et les différentes méthodes d’administration varient en fonction des besoins de chaque femme. Ce qui fonctionne bien pour une femme peut ne pas convenir à une autre. Des changements peuvent s’avérer nécessaires avant que la méthode idéale et la dose correcte soient trouvées. Chaque patiente doit rester sous l’étroite surveillance de son médecin et doit souvent faire preuve de persévérance aux premiers stades d’un THS, car cela peut prendre jusqu’à six mois avant de trouver la bonne combinaison.
Quels sont les avantages d’un THS ?
- Soulagement des troubles associés à la baisse des niveaux d’hormones, en particulier les œstrogènes, au cours de la ménopause. Pour la plupart des femmes présentant ces symptômes, de forme modérée à sévère, un traitement hormonal substitutif peut être efficace pour soulager les bouffées de chaleur, l’insomnie, l’incontinence urinaire, la sécheresse vaginale, le stress et les sautes d’humeur.
- Un THS peut empêcher une nouvelle perte osseuse et des fractures chez les femmes atteintes d’ostéoporose lorsque d’autres traitements ne sont pas tolérés.
Quels sont les possibles effets secondaires d’un THS ?
- Pendant les premiers mois d’un THS, certaines femmes peuvent ressentir nausées, rétention d’eau, gonflement des seins et inconfort général. Habituellement, ces symptômes disparaissent avec le temps. Il est parfois nécessaire de revoir la dose, de changer de marque ou de méthode d’administration.
- Des saignements sans gravité peuvent parfois apparaître. Il est important néanmoins d’en informer le médecin traitant.
- Les femmes sont souvent préoccupées par la prise de poids relative à un THS. D’après les récentes recherches, rien ne prouve ni ne dément qu’un THS puisse causer prise ou perte de poids.
- Une thrombose veineuse se produit naturellement chez une femme sur 10 000 par an autour de l’âge normal de la ménopause. Un THS sous forme de tablettes accroît ce risque de plus de 50 %. L’effet de la thérapie patch est encore inconnu.
- Les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux sont rares dans les espaces périurbains et au premier stade de la ménopause, à l’exception des personnes à haut risque, y compris les diabétiques, les fumeurs, les personnes présentant de l’hypertension artérielle et un taux élevé de cholestérol. La prise d’un THS par voie orale peut provoquer une légère augmentation de ce risque, notamment chez les femmes en post-ménopause.
Le traitement hormonal substitutif à court terme
Il se situe le plus souvent entre un à cinq ans. Ce traitement convient particulièrement aux femmes présentant des symptômes douloureux. Il peut être prescrit avant ou après la dernière menstruation. Les symptômes disparaissent chez un grand nombre de femmes dans les cinq années suivant la ménopause.
Le traitement hormonal substitutif à long terme
Un THS associant des œstrogènes avec un progestatif est prescrit pour cinq ans et plus. En raison de la faible augmentation des risques de l’association œstro-progestative, ce THS pourrait être utilisé pour la prévention des maladies (y compris la prévention de l’ostéoporose). Néanmoins, les symptômes de la ménopause étant différents d’une femme à l’autre, les avantages et les risques d’un THS à long terme doivent être évalués suivant chaque cas.
Un THS accroît-il le risque de cancer du sein ?
De nombreuses études controversées ont été menées à ce sujet. Il semblerait que le type de THS utilisé soit à l’origine de l’augmentation de risque de cancer du sein, plus particulièrement les progestatifs de synthèse. Les derniers traitements prescrits, en particulier en France, associant œstrogène cutané et progestérone naturelle micronisée, ne présenteraient aucune augmentation de risque de cancer du sein. D’après l’étude américaine Women’s Health Initiative, concernant les femmes ayant subi une hystérectomie et traitées aux œstrogènes seuls, aucune augmentation de risque de cancer du sein n’aurait été constatée (il y aurait même eu une tendance à la baisse).
Toute décision concernant une hormonothérapie doit être prise individuellement. Chaque femme en consultation avec son médecin traitant fera le point sur les différents symptômes liés à la ménopause, ses préoccupations en matière de santé, elle sera informée sur ses propres risques et besoins, des avantages et des inconvénients d’utiliser tel ou tel THS.
S’occuper de la santé de ses seins
Les femmes entre 50 et 69 ans doivent être conscientes de l’importance d’une mammographie régulière, d’un examen clinique annuel avec un médecin généraliste ainsi que d’un auto-examen des seins afin de se familiariser avec leurs propres seins. La mammographie de dépistage est la meilleure façon de détecter le cancer à ses débuts chez les femmes de plus de 50 ans. Elle est recommandée tous les deux ans chez les femmes entre 50 et 69 ans sans symptômes mammaires, car c’est le moment où le dépistage se montre le plus efficace. Certains traitements hormonaux substitutifs peuvent augmenter la densité du tissu mammaire, ce qui rend la détection des tumeurs plus difficile. Chaque femme présente une différente densité du sein aux THS, mais dans l’ensemble ils semblent réduire la sensibilité à la mammographie pour environ 10 % des femmes.
Dans quels cas un THS ne peut être prescrit :
- Antécédent de cancer du sein
- Cancer de l’endomètre
- Saignements vaginaux inexpliqués
- Trouble de la coagulation
- Antécédent de thrombose (caillots sanguins dans les veines)
- Antécédent ou risque accru de maladie cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral
- Diabète
Toutefois, même avec l’une des contre-indications citées ci-dessus, un THS peut être bénéfique pour certaines femmes à condition que les risques et les avantages soient bien compris. Une formule non orale d’œstrogènes peut être préférable. Les femmes ayant une maladie du foie, des migraines, des crises d’épilepsie, du diabète, une maladie de la vésicule biliaire, un risque de caillots sanguins, un fibrome, de l’endométriose et de l’hypertension ont besoin d’un examen spécial avant qu’un THS ne leur soit prescrit.
Le rôle du médecin traitant
Il est important de consulter son médecin avec un certain nombre de questions déjà prêtes (les écrire peut faire gagner du temps). Cela permet d’y voir plus clair et de rendre la communication avec son médecin claire et concise.
Quelques exemples de questions :
- Quels traitements et choix d’intervention sont à ma disposition ?
- Quels sont les avantages et les risques de ces différents choix ?
- Que peut-il se passer si j’arrête immédiatement mon THS ?
- Où puis-je recueillir de l’information (sites web, services, documents imprimés) ?
- Combien de fois mon traitement doit-il être revu ?
- Ai-je besoin de passer une mammographie ?
- Dois-je arrêter mon THS avant une mammographie ?
- Que se passerait-il si ma mammographie était anormale ?
Une fois que le traitement est lancé :
- Une visite à son médecin est nécessaire après les deux premier mois
- Un examen annuel avec son médecin est indispensable afin de revoir les raisons de la thérapie hormonale
- Une mammographie est nécessaire tous les deux ans
Qui est susceptible de bénéficier de testostérone de substitution ?
- Les femmes rencontrant une perte de désir sexuel ainsi qu’une forme de léthargie mettant à mal leurs relations
- Les jeunes femmes prématurément ménopausées
La testostérone est administrée soit sous forme d’implant, soit sous forme de crème à mettre directement sur la peau. La testostérone est habituellement prescrite à court terme et peut être administrée seule ou en association avec œstrogène et progestérone.