La crise financière qui frappe le monde aujourd’hui, et dont la France est loin d’être épargnée, n’est en aucun cas une crise transitoire.
L’économie mondiale n’a jamais été aussi ébranlée depuis la grande crise des années 30 et cela n’est pas près de se résoudre.
Faisant partie de l’économie internationale, l’hexagone doit alors faire face à cette crise afin notamment d’enrayer et de contrecarrer les conséquences de cette dernière.
Des dispositions ont donc été proposées et prises par le Président français, contenues essentiellement dans son plan de relance économique d’une valeur globale de 26 milliards d’euros.
D’une manière générale, les mesures proposées concernent trois points : Le premier étant l’éradication de la crise, le second concerne les dispositions prises pour contrer les conséquences de la crise financière et enfin, en troisième lieu, viennent les mesures ayant pour but principal de ne plus avoir à affronter de telles difficultés.
Ayant débuté aux États-Unis, avec pour conséquence la banqueroute de plusieurs banques américaines, à l’instar de celle de Lehman Brothers, les autorités françaises ont cru bon de préserver avant tout le système bancaire français. Ainsi, afin de ne pas voir les établissements bancaires de France plonger dans la faillite à leur tour, de nombreuses mesures ont été adoptées.
Faisant partie du grand plan de relance de Nicolas Sarkozy, il s’agit d’aider les banques se trouvant dans une impasse financière par le biais d’une recapitalisation d’une valeur de 40 milliards d’euros.
Dans l’hypothèse où un établissement bancaire rencontre des problèmes, il sera possible d’entrer dans les fonds propres de la banque pour lui épargner la cessation de toutes activités et d’épargner de ce fait une perte financière aux contribuables. Il est à noter que la banque Dexia a été sauvée grâce à cette mesure.
Une autre mesure destinée à éradiquer la crise en France est l’assurance prise par l’État concernant les prêts faits entre les banques, d’une valeur de 320 milliards d’euros. Ce qui veut dire que si une banque emprunte de l’argent à une autre banque, l’État français se constituera garant de la banque prêteuse du paiement des prêts auprès de la seconde. Cette mesure a en outre pour effet de redonner une certaine confiance aux diverses banques pour que la circulation des fonds ne soit entravée, condition fondamentale pour la bonne marche du système bancaire. La garantie est applicable aux accords établis jusqu’à la date du 31 décembre 2009 et sera valable pendant cinq ans.
Par ailleurs, l’État s’engage à assurer les dépôts des particuliers dans les banques d’une valeur de 70 000 euros chacun. D’une manière générale, ces dispositions ont été prises afin de renforcer le système bancaire et de remettre en confiance les acteurs du système et les Français.
Remarquons que cette mesure ne coûtera pas le moindre euro aux contribuables.
L’argent insufflé dans les banques pour leur éviter la faillite leur est en fait prêté. Celui-ci reviendra alors à l’État au bout de quelques temps, ajouté d’un intérêt bénéficiaire pour les finances publiques.
Passons maintenant aux solutions proposées pour faire face aux conséquences de la crise dans l’hexagone. Les mesures qui ont été prises par l’État français et seront évoquées ici auront pour objectif de faire face aux effets de ces temps durs sur l’économie réelle du pays, à savoir celle de tous les jours.
Crise oblige, les banques sont plus prudentes que jamais. Il devient alors de plus en plus difficile pour les entreprises de décrocher du crédit auprès de ces dernières alors que, sans ce moyen de financement, elles risquent de faire faillite. D’un autre côté, il faut faire face à la récession économique ressentie sur le plan international et ses impacts sur la croissance nationale. Si la croissance est touchée, le secteur du travail l’est également et par ricochet, le pouvoir d’achat.
Voici donc les solutions prises pour contrecarrer ces effets de la crise. Dans le plan de relance préconisé par Nicolas Sarkozy, 22 milliards d’euros seront consacrés pour aider les petites et moyennes entreprises afin d’éviter les éventuels manques de crédits. Cette aide permettra de surcroît de sauvegarder les emplois. Pour ce faire, 10 milliards et demi d’euros seront injectés dans 6 banques respectives pour leur permettre d’accorder du crédit sans trop de réticences.
Les entreprises qui continuent à investir bénéficieront par ailleurs d’une exonération totale de la taxe professionnelle et ce jusqu’à la fin de l’année 2009, au premier janvier 2010 plus précisément. Pour pallier la montée du chômage conséquente au ralentissement de l’économie, les emplois aidés seront remis sur le tapis. Au terme de cette année 2009, cent mille emplois aidés seront relancés.
Enfin, toujours dans le cadre des mesures prises pour contrecarrer les effets de la crise financière et principalement dans le domaine de l’emploi, le recours au Contrat à Durée Déterminée sera nettement assoupli dans les PME. Il est préférable en effet d’avoir des travailleurs en CDD que des personnes au chômage.
Toutefois, cela n’enlève en rien la priorité au Contrat à Durée Indéterminée. Quant à la dynamisation de l’emploi, celle-ci passe par une aide fiscale accordée aux entreprises faisant travailler 10 salariés au maximum.
Cette aide fiscale aura la forme d’une réduction de cotisations fiscales pouvant atteindre plus d’une fois et demi le Smic et portant sur tout nouveau recrutement en 2009. Cette mesure prise coûtera quelques 700 millions d’euros à l’État.
Autrement, d’autres dispositions ont été prises dont un meilleur soutien des gens au chômage, un agrandissement du système de Contrat de Transition Professionnel, une modification des textes relatifs au travail dominical, entre autres.
Le plan de relance du Président français tient compte également des secteurs automobile et immobilier.
Afin de ne pas faire traîner les investissements publics relatifs aux grands travaux à cause de la crise, près de 10 milliards et demi d’euros de plus provenant des collectivités locales, de l’État et grandes sociétés publiques vont donc servir à activer les travaux d’équipements publics, tels ceux concernant la défense, la recherche universitaire ou encore la rénovation des patrimoines étatiques.
La réalisation de nouvelles infrastructures ferroviaires ou fluviales comme la construction d’un canal Seine-Nord Europe est une fraction de ce plan d’investissements. Dans le domaine du logement, Nicolas Sarkozy préconise la réalisation de 70 000 logements sociaux. 30 000 d’entre eux se vendront à un prix décoté et seront destinés notamment aux jeunes et aux ménages fragilisés.
Afin de favoriser l’accès au logement, pour l’acquisition d’une maison ou d’un appartement neuf, le futur propriétaire bénéficiera d’un double prêt à taux zéro. A
cela s’ajoute une mesure temporaire visant à alléger les obligations relatives au droit de l’urbanisme dont notamment l’ajout d’une année de plus en ce qui concerne les permis de construire.
Quant aux aides aux ménages ayant des revenus modestes, un appui spécial leur sera dédié dans le plan de relance économique de Nicolas Sarkozy. L’État se chargera donc de verser une aide de 200 euros à un peu moins de 4 millions des ménages les plus fragiles et ce, en attendant les effets du système de Revenu de Solidarité Active. Cette mesure sera à hauteur de 760 millions d’euros.
En ce qui concerne les dispositions prises dans le but de ne plus avoir à faire à une telle crise, il s’agit avant toute chose d’analyser ce qui a amené une catastrophe financière de cette ampleur. Ensuite, il faudra prendre les mesures nécessaires pour éviter qu’elle ne se reproduise à nouveau.
La crise étant mondiale, les mesures de prévention prises par la France ne peuvent être opérantes que si elles s’intègrent dans une action internationale. C’est ensemble que les pays de l’Union Européenne peuvent effectivement faire en sorte de ne plus revivre une crise financière de cette taille.
Ainsi, la France ne fut pas la seule à garantir les prêts entre les banques.
Des dispositions analogues furent ainsi prises en Allemagne, aux Pays-Bas, en Autriche ou encore en Espagne. Pareil pour les mesures relatives à la recapitalisation de banques à l’instar de l’Angleterre ou de l’Allemagne.
Dans le cas d’un rachat de la banque par l’État afin de ne pas les voir déposer le bilan, une nationalisation totale ou limitée sera envisagée et ce à titre temporaire. Ce fut le cas pour Dexia en France et pour la banque Bradford & Bingley au Royaume Uni.
En conclusion, au cours de son intervention au Parlement européen, le Président français s’est dit être en faveur de la mise en place de fonds souverains organisés pour venir à la rescousse des industries stratégiques dans le secteur de l’énergie, de la construction automobile et navale.