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Le prix de l’or noir, la fin de son règne

Le pétrole n’est pas une énergie renouvelable et, à moins de forer le fond des océans, les réserves actuelles sont en train de diminuer et/ou sont jalousement gardées !

Dès que l’on aborde ce sujet, les avis des spécialistes divergent fortement : combien de temps les stocks tiendront-ils ? Avons-nous atteint le seuil de production ou pouvons-nous tenir encore deux décennies ? Bien que tout indique que nous sommes plutôt plus près du pic de production, ce ne sont pas là les questions les plus importantes à poser. La vraie question n’est pas  » allons-nous manquer de pétrole ? « , mais bien  » le pétrole va-t-il rester à un prix abordable ? « . De toute évidence, non !

Les prix du pétrole sont influencés par de nombreux autres facteurs que les simples réserves. Les différents groupes qui contrôlent les stocks de pétrole sont tout aussi importants : gouvernements, cartels, dictateurs, entreprises de pétrole, etc. Et puis il y a des forces qui sont encore au-delà de leur contrôle : les guerres, l’instabilité politique, les catastrophes naturelles et même des pénuries dans la capacité pétrolière.

Il faut reconnaître qu’en 2004, une combinaison fatale « d’incidents », une série noire plus exactement, a probablement accéléré l’éventuel assèchement des puits : la guerre en Irak (fermeture de la production de pétrole), trois ouragans sur le Golfe du Mexique pendant un mois (portant gravement atteinte à des plates-formes de forage), la faillite du géant pétrolier russe Yukos (provoquant l’incertitude sur le marché), Shell a annoncé qu’il avait surestimé ses réserves de pétrole de près de 20% (rehaussant par là même le doute au sujet des stocks) et pour finir une colossale augmentation des demandes de la part de la Chine et de l’Inde.

En 2004, le prix d’un baril de pétrole a progressé de plus de 50%, en seulement 10 mois … Aucun des facteurs mentionnés ci-dessus n’est réellement la cause de cette flambée des prix du pétrole. Cependant, une pareille série d’événements dramatiques peut l’être et se traduira par de brusques pics au cours desquels les prix du pétrole pourraient atteindre des niveaux élevés de façon durable. Dans ces conditions, lorsque l’offre ne sera plus en mesure de répondre à la demande, les prix ne pourront plus jamais redescendre.

Le pétrole, déjà cher, devient alors hors de prix. Dans un premier temps, ce sont les plus démunis qui en pâtissent, mais plus cette hausse des prix ira en augmentant, plus il deviendra difficile de se fournir en pétrole, et pour finir, cet or noir deviendra indisponible pour la majorité de la planète. Il est important de réaliser que la quasi-totalité de la consommation d’énergie est alimentée par le pétrole et le gaz. Grâce à eux nous conduisons notre voiture, nous chauffons notre maison, allumons la lumière … nous brûlons des énergies fossiles. Imaginons notre vie sans eux !

La question de savoir si les prix du pétrole vont encore grimper l’an prochain ou au cours des deux prochaines décennies devient obsolète. Savoir que c’est inévitable est fondamental. Les particuliers et les professionnels désireux de maintenir leur niveau de vie devront prévoir les hausses des prix des énergies pour devenir moins dépendants du pétrole et du gaz naturel. L’électricité et la chaleur devront donc être produites par d’autres énergies que les combustibles fossiles.

L’hydrogène serait à même de remplacer, petit à petit, les combustibles fossiles comme source d’énergie ou pour les transports. Les bénéfices pour l’environnement seraient particulièrement appréciables, bien sûr, l’hydrogène étant une énergie renouvelable, économique et dénuée de CO2. Mais, ironie du sort, l’hydrogène devra d’abord être produit à partir de combustibles fossiles comme une solution intermédiaire. Ensuite, les énergies renouvelables commenceront à produire de l’hydrogène à une plus grande échelle. Le premier pas loin du pétrole sera le premier pas vers un véritable système énergétique durable.