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Beijing ou la cité interdite

Les portes de Beijing

La porte Tian’anmen donne directement dans le centre de Pékin (Beijing). Une ligne d’un axe imaginaire de 7,8 kilomètres de long commence au sud. Elle démarre à la porte Yongdingmen, dans l’ancienne muraille extérieure. Plus au nord, cette ligne traverse la porte Zhengyangmen (plus connue sous le nom de Qianmen ou porte du devant); puis la porte Tian’anmen, la porte Duanmen (qui se tient devant le Palais Impérial); et enfin, la porte Wumen, à l’entrée sud du palais. De là, elle continue vers le nord par le biais de la porte septentrionale, Shenwumen (ou porte de la prouesse divine). Elle passe ensuite par le Pavillon de Longévité (Wanshouting) au dessus de la Colline de Perspective (Jingshan) et se termine aux Tours du Tambour et du Clocher.

Cet axe divise Beijing en deux moitiés approximativement égales. Chacune fut construite à l’époque de Ming avec de symétriques paires de portes. Ces portes ont été démantelées pour faire place à des routes modernes. Cependant on utilise toujours leurs noms pour désigner les quartiers. On retrouve ainsi Dongzhimen et Xizhimen, Fuchengmen et Chaoyangmen et Xuanwumen et Chongwenmen. Il est curieux de constater que l’axe passant par Tian’anmen se situe à environ 200 mètres à l’est de l’axe véritable de symétrie. Cet axe se calcule à partir de la distance existante entre les murs de la ville.

À l’exception du Palais Impérial, presque toutes les structures existantes à l’intérieur et autour de la Place Tian’anmen furent construites après la fondation de la République Populaire de Chine en 1949.

Les dynasties façonnent Beijing

Pendant les dynasties Ming et Qing, les portes avaient trois ouvertures chacune. Elles se tenaient aux extrêmes sud, est et ouest d’une étroite esplanade au sud de la porte Tian’anmen.

Durant la dynastie Ming, une allée couverte « les mille couloirs de Bu » émergea au sein de cette esplanade. Bu signifie à la fois « l’escabeau » et une distance égale à environ cinq pieds.

Pendant les Dynasties Ming et Qing, les principaux Ministères du Gouvernement Chinois établirent leurs bureaux de chaque côté de la passerelle. À l’est, se trouvaient les Ministères des Cérémonies, des Finances, de la Guerre, du Travail, du Personnel, de la Météorologie et de l’Astronomie. À l’ouest, se tenaient le Bureau des Robes Brodés (Jinyiwei). Cette organisation supervisait les activités d’espionnage au cours de la période Ming; ainsi que les cinq principales commissions militaires. Durant la période Qing, le Ministère des Châtiments (le Censorate et le Taichangsi), bureau chargé des cérémonies et des sacrifices, se trouvait également ici. Tout le quartier à l’époque fourmillait d’officiers luxueusement vêtus et de délicats palanquins.

En 1949 la place prend alors une toute nouvelle dimension par son large agrandissement. C’est ici, le 1er octobre 1949, que Mao Zedong, s’exprima devant une foule de 300 000 personnes. Il proclama donc la fondation de la République Populaire de Chine; soulevant pour la première fois le drapeau national chinois. Depuis lors, son imposant portrait pèse sur l’arche centrale de la porte Tian’anmen. Et l’on peut alors lire, sur de grandes plaques accrochées de chaque côté : « Vive la République Populaire de Chine » et « Vive l’Unité des Peuples du Monde. »