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Énigmatique Pluton

Énigmatique Pluton

Au minuit céleste, l’astre le moins reconnaissable à l’œil nu, le dernier du système solaire et le plus éloigné de la lumière divine, c’est Pluton, symbole de l’initiation, de la créature se hissant du plus loin de la matière vers le rayonnement céleste au-delà et en dehors de toute matière. Il représente également les forces obscures de l’adversité et de la destruction.
Si le Soleil est l’expression de la qualité pure, nous avons en Pluton le symbole de la quantité pure, autrement dit de la matière. Le premier caractère de Pluton, son invisibilité, son secret, nous est donné ainsi mathématiquement, logiquement… de la même façon nous en trouverons tous les autres.

Ici se place une notion initiatique, encore jamais dévoilée. Le cercle qui englobe la matière représente aussi le cercle magique et s’interprète comme le serpent replié sur lui-même, symbole d’une métamorphose. Ce serpent est justement l’emblème de Pluton, symbole de la chute cosmique. Il sépare l’univers créé de l’univers cosmique qui lui échappe. Replié sur lui-même, il ne peut agir que sur notre univers où s’est incarnée la manifestation, en aucun cas sur l’univers cosmique sur lequel règne la lumière.

Le royaume de Pluton commence donc avec le royaume lunaire de l’inconscient, celui se trouvant au-dessous de la terre, et où l’on enfouit le corps décomposé des morts. Au-dessus de la ligne d’horizon règne la lumière que le Soleil confère à toutes choses, faisant du même coup naître et se soutenir la manifestation. C’est le domaine de l’homme qui voit. En opposition avec lui, le royaume des enfers n’est que celui de l’aveugle, le domaine des morts et de Pluton.
Ce symbole de l’aveugle privé de la lumière exprime alors le redoutable mythe des enfers. Au contraire, dans ses aspects bénéfiques, le mythe implique purification et évolution, traits du caractère et du destin qui, dans le Zodiaque, appartiennent au signe du Scorpion, celui du serpent et de l’aigle. Selon la symbolique traditionnelle, Pluton, en domicile en Scorpion et en exaltation en Bélier, est une planète mi-eau, mi-feu. On aura un exemple de ses influx en pensant au plutonium faisant bouillonner l’eau destinée à refroidir les circuits atomiques.

Les traits de caractère du signe du Scorpion : puissance de vision, détection, amour du secret, tendance à vivre la nuit, forte sexualité et, sur le plan physique, érections fréquentes pour l’homme, extases et orgasmes chez la femme, besoin de créer, de féconder, chez les deux sexes magnétisme intense… sont présents chez les natifs ou natives d’autres signes chez qui Pluton se trouve en position forte, notamment lorsqu’il est angulaire.
Les types plutoniens montrent que l’astre recèle une dualité essentielle. Selon sa place dans le thème et ses aspects, harmoniques ou dissonants, on trouvera des plutoniens forts ou faibles. Et pour Pluton cette distinction est plus nettement tranchée que pour toute autre planète. Le plutonien maléfique s’enfonce aux dernières limites de l’inhumanité. Le plutonien bénéfique est le plus proche de tous les humains de la nature divine dans son attribut essentiel : la création. Ceci tient essentiellement à la maîtrise de Pluton sur la sexualité, fonction susceptible de tous les avilissements comme de tous les ennoblissements.

Sur le plan de la collectivité (Pluton a été découvert dans le signe du Cancer, signe lunaire qui la régit), une inversion totale de toutes les valeurs signifie une influence majeure de Pluton.
Si elle est levée, l’épée du Bélier blessera la communauté dans son entier. Le métier des armes n’est plus l’apanage d’une caste.
Si elle est élevée, la construction du Taureau deviendra la Tour de Babel voulant atteindre le ciel : symbole d’une épopée spatiale.
Au lieu de multiplier, leur rôle normal, les Gémeaux peuvent alors diviser : communauté contre communauté, pères contre fils, conflit des générations, lutte des classes.
La fécondité du Cancer peut de même menacer l’équilibre de la communauté : augmentation de la population mondiale selon des données progressives. Ce qui était en bas vient en haut et inversement.
Si elle est appelée, l’autorité solaire du Lion devient tyrannie.
Le souci de pureté de la Vierge se change en fraude : polluants alimentaires, nourriture chimique et industrielle, etc.
Le besoin d’équilibre de la Balance rend Pluton acrimonieux, la recherche d’harmonie devient contrôle, les rapports instinctifs sont étouffés.
Face à l’initiation du Scorpion s’élève la contre-initiation, sinistre parodie des mystères… tout pouvoir est alors donné pour une destruction.

Le passage de Pluton en Sagittaire a marqué la première décennie du 21è siècle. Le centaure se préoccupe des questions religieuses, spirituelles, philosophiques et morales. Après l’assombrissement laissé par le passage de Pluton en Scorpion, le monde a cherché une nouvelle vision de Dieu, une nouvelle façon de définir le bien et le mal ainsi que de nouveaux moyens de communication. Cette quête de vérité c’est transformée en fanatisme et en sectarisme, notamment dans le domaine du dogme religieux. De nouvelles attitudes envers la loi et les systèmes juridiques se sont imposées à de nombreuses nations.

Depuis janvier 2008, Pluton est entré dans le signe du Capricorne. Ici, tout ce qui concerne les structures, les hiérarchies, l’autorité et la nature des gouvernements est mis en exergue. Les mots clés sont cohérence et loi. Notre monde doit s’attendre à de nombreux changements, certains consentis et d’autres impliquant des luttes, notamment dans les sphères de la politique, de la finance et des lois par lesquelles nous sommes gouvernés. Les abus de pouvoir qui autrefois étaient admis seront sans doute remis en question, ainsi que la manière dont nous élisons nos dirigeants et leur conférons l’autorité.

En 2023, Pluton traversera le signe idéaliste du Verseau
Espérons que son passage en Poissons, en 2044, ne sera pas trop… neptunien ?! 😉

Bien que Pluton fut supprimé du système solaire en 2006 par l’Union Astronomique Internationale, il continue et continuera longtemps à nous titiller les nerfs…

Sources : Liz Greene – Hadès