Il y a le docu-fiction, la tv réalité, la comédie, le polar… et puis il y a Entre les Murs. Pendant deux heures, nous sommes les témoins volontaires de la vie d’un lycée, d’une équipe d’enseignants, d’une classe d’élèves farouches.
On ne passe pas du rire aux larmes, aucune sensation extrême ne nous saisit, nous sommes juste là, avec eux, entre les murs. Comme cachés dans la poche de Souleymane ou dans le cahier d’Esmeralda, nous assistons impuissants aux relations conflictuelles que peut engendrer l’intégration de jeunes ados issus de l’immigration au système éducatif français.
Mais pas seulement, dans le film Entre les Murs, c’est tout un système de valeurs qui est passé au laser : le pouvoir, l’autorité, l’enseignement…
Qui doit respecter qui ? Et dans quel ordre ?
Quelles sont les règles indispensables pour qu’une société soit viable ?
Nous sommes face à des situations difficiles, parfois cocasses mais ô combien réelles et si proches de nous.
C’est presque indécent de vérité, frustrant aussi tant on aimerait, parfois, intervenir.
Quant à la distribution, aucun comédien professionnel n’a travaillé sur ce film, les personnages jouent leur propre rôle et ils sont tous excellents !
Le film a obtenu la Palme d’Or au Festival de Cannes 2008 et franchement, quand on se retrouve Entre les Murs, on sait pourquoi !